Ukraine : Les dislocations du front européen
La Russie est notamment confrontée à deux ennemis qui, pour l’essentiel, se recoupent largement : l’UE (pour la partie politico-diplomatique et économique) et l’OTAN (pour l’aspect militaire). Un des principes fondamentaux de l’art de la guerre est celui de la dislocation du front ennemi en provoquant sa rupture aux points les plus faibles pour, à partir de là, enfoncer en profondeur son dispositif afin de lui interdire toute action coordonnée.
Au nord, celui du club des hystériques de l’OTAN (Pologne, Finlande, États baltes et la Grande-Bretagne comme « coach » qui, selon son habitude, se battra jusqu’au dernier imbécile de continental). Ce front menace directement l’enclave russe de Kaliningrad et la région de Saint-Pétersbourg et, in fine, la façade sur la Baltique. On en revient là aux fondamentaux des conflits séculaires qui opposèrent les Russes aux Scandinaves et aux Baltes.
Au premier abord, la position de l’Allemagne est effroyable ambiguë. Mais c’est parce que sa situation l’est tout autant ! Superpuissance économique à l’échelle de l’Europe (et pas uniquement de l’UE), l’Allemagne est aussi un pays muselé car occupé : 40 000 soldats US y stationnent pour la protéger… surtout de ses velléités d’indépendance. Ses réserves d’or (le second stock mondial) ont été confisquées par les États-Unis qui refusent de rendre les précieux lingots et même que les Allemands puissent jeter un œil dans les dépôts US qui sont censés les abriter.
Après l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Sahel, la Géorgie et aujourd’hui l’Ukraine, l’astre noir continue sa course folle avec la même absence tangible de résultats, sauf en matière de ruines.
L’hiver russe approche. Et contrairement aux apparences il ne va rien geler. Au contraire. Il va exacerber toutes les tensions, toutes les contradictions, toutes les arrière-pensées, tous les doutes et toutes les peurs. Et pire encore, le général Hiver est aussi imprévisible et impitoyable que le joueur d’échecs du Kremlin.